Quel est l’avenir du béton ?

Ces dernières années, on semble assister à une prise de conscience des dangers réels du réchauffement climatique. Peu à peu, le gouvernement et la population prennent des mesures éco-responsables pour réduire leur empreinte énergétique. Dans le monde de la construction, le béton fait débat. Ce matériau émet en effet une quantité importante de CO2. Alors, quel est l’avenir du béton à l’ère du « green » ?

Réduire l’émission de CO2 du béton : une mission de taille

Les fabricants mondiaux de béton se sont engagés à réduire l’émission de CO2 de leur matériau. Cela fait maintenant vingt ans qu’ils travaillent sur de nouvelles formules moins polluantes. Les résultats sont-ils concrets ? Oui, aujourd’hui, la plupart des constructeurs utilisent du béton bas carbone, réduisant ainsi les émissions mondiales de CO2 d’environ 20% par tonne de ciment.

Néanmoins, cela n’est pas suffisant. Si le béton est aujourd’hui un matériau plus écologique qu’autrefois, la demande continue d’augmenter et la consommation de béton explose. Malgré les efforts des grands groupes internationaux, les émissions globales de CO2 ne diminuent pas. Il est donc urgent de trouver des solutions.

Utiliser des combustibles de substitution : le pari des fabricants

Le béton a toujours la cote auprès des constructeurs, étant à la fois pratique et économique. Alors, pour continuer à satisfaire la demande des clients tout en faisant un geste pour la planète, les fabricants de béton remplacent une partie des combustibles fossiles par des combustibles de substitution.

Ainsi, les fours à cimenteries sont de plus en plus alimentés par de la biomasse ou des déchets. Cela permet de recycler des sous-produits de l’agriculture, comme des balles de riz, des cosses de café ou encore des coques de palme à huile. Côté déchets, ce sont les plastiques, les farines animales, les huiles usagées ou les solvants qui sont réutilisés.

Le recyclage n’est pas le seul avantage. La combustion de la biomasse n’émet pas plus d’émission de dioxyde de carbone que la croissance naturelle de la plante. Comme pour les déchets, le principe est de rentabiliser une consommation de CO2 qui aurait tout de même eu lieu ailleurs.

Réduire la quantité de clinker dans les ciments : une solution impérative

Le clinker est un constituant du ciment que l’on obtient lors de la combustion. C’est lui qui est responsable de la majorité des émissions de CO2, à cause d’une réaction chimique toxique. Afin de réduire les émissions de dioxyde de carbone par tonne de ciment, il faut donc limiter la quantité de clinker tout en gardant l’aspect design du béton.

Plusieurs grands groupes l’ont ainsi remplacé par des produits de substitution, comme de la roche pouzzolane, produite par les projections volcaniques basaltiques. Les autres substituants sont souvent d’origine artificielle, comme les déchets des industries (produits laitiers ou cendres). Ces ajouts cimentaires ont les propriétés d’un liant hydraulique mais ne demandent pas de préparation émettrice d’importantes quantité de CO2.

Grâce aux produits de substitution pour les combustibles et une partie du clinker, les fabricants de béton peuvent réduire considérablement leur émission de CO2. Néanmoins, le béton reste un matériau nocif à la planète lors de sa préparation. Il est donc important de trouver des solutions alternatives en termes de construction, comme les maisons à ossature en bois.

Auteur : Camille J.