Quel combustible choisir pour son chauffage au bois ?

bûche bois

Chauffer au bois oui mais avec quoi?

Disponible pour le chauffage sous plusieurs formes, le bois-énergie est la première source d’énergie renouvelable en France (40%). Avec 1/3 de sa surface recouverte de forêts, la France dispose d’un important gisement de bois dont la récolte est actuellement inférieure à la production française. Le maintien d’une gestion durable de la forêt française est cependant une priorité pour limiter la pollution atmosphérique et l’absorption par les arbres du CO2 émis par la combustion du bois de chauffage.
Bûche traditionnelle, bûche densifiée, granulés, plaquettes…, comment faire son choix ?

Zoom sur les bûches compressées

Répondant à toutes les problématiques du chauffage au bois en ville, les bûches compressées ont la cote.
Parfaitement calibrées (entre 25 et 35 cm), ces bûches de bois densifié sont moins encombrantes à transporter et plus faciles à ranger dans les petits espaces citadins. Elles ne génèrent pas, contrairement aux bûches traditionnelles, de poussière. Ceux qui les utilisent louent également leurs performances (1 bûche pour 2 heures de combustion) et leur aspect très écolo : elles sont fabriquées à partir de déchets de bois qui sont affinés, séchés et compressés sans aucun additif liant ; elles génèrent aussi moins de pollution.

Question rendement, rien à redire, tout comme la chaleur émise, constante et agréable. Il existe des bûches compressées pour la journée et des bûches de nuit offrant une durée de combustion plus lente (entre 3 et 9 heures selon les modèles de poêles). Si les bûches compressées sont légèrement plus chères à l’achat, elles s’utilisent en quantité moindre dans n’importe quel type d’appareil à bois. Elles peuvent être associées à des bûches traditionnelles, notamment pour l’allumage qui demande un peu d’entraînement au début.

Appelées aussi briquettes de bois densifié, les bûches compressées certifiées NF Bio-combustibles, DIN Plus et EN Plus vous garantissent les meilleures essences de bois (chêne, charme, hêtre, frêne, orme…), la provenance durable, la quantité livrée, etc.

Prix moyen des bûches compressées : 8 centimes d’euros par kWh PCI (Pouvoir Calorifique Inférieur).
Pouvoir calorifique (ou quantité de chaleur dégagée par la combustion complète) : ≥ 4,6 kWh/kg.

 

Bûches versus granulés

Les adeptes du poêle à bûches louent sa simplicité d’utilisation et sa chaleur incomparable. Côté financier, les modèles à bûches sont très accessibles (moins de 2 000€ pour du milieu de gamme). Quant aux bûches traditionnelles, il s’agit de l’énergie la moins chère après les plaquettes ou le bois déchiqueté.
Si certains préconisent le poêle à bûches comme chauffage d’appoint seulement (autonomie moyenne de 3 à 4 heures, chaleur non homogène…), d’autres n’en voudraient changer pour rien au monde.

L’Ademe recommande aux utilisateurs du bois-bûche certifié NF Bois de chauffage ou France Bois bûche. Si ce bois est légèrement plus cher, il vous garantit entre autres un excellent rendement.
Prix moyen du bois de chauffage : 3.6 centimes d’€/kWh PCI (de 55 € à 75 € la stère).
Pouvoir calorifique : de l’ordre de 4 kWh/kg.
Il est très variable puisque fortement lié à l’essence du bois et à son humidité. Le rendement d’un appareil peut aller du simple au double selon la nature du bois. Les meilleurs bois sont les bois durs à forte densité. Dans l’ordre : hêtre, frêne, chêne, charme, orme, érable et acacia.

 

granulés bois
granulés bois

 

Comparons

Plus chers à l’achat, les poêle à granulés ou à pellets sont aussi plus performants avec, comme conséquence directe, une pollution moindre. A titre de comparaison, le label ‘Flamme Verte’ 7 étoiles pour un chauffage à granulés :

  • a un rendement énergétique ≥ 87% (contre 75 pour un chauffage à bois bûches),
  • émet un pourcentage de CO ≤ 0,02 (contre 0,12),
  • limite son émission de particules fines à 30 mg/Nm3 (contre 40 pour le poêle à bois bûche).

Parmi les autres avantages des poêles à granulés : démarrage automatique, réglage précis de la température, diffusion optimale de la chaleur, programmation… Certains modèles sont capables de fonctionner en autonomie plusieurs jours d’affilée.
Qui dit programmation dit électricité. Outre l’impact sur votre facture énergétique, le poêle à pellets ne fonctionne pas, contrairement à un poêle classique avec bûches, en cas de coupure de courant.
Si les pellets sont généralement 2 fois plus chers que les bûches traditionnelles, le confort apporté par l’automatisation compense largement pour les adeptes. Les acheter en big bag ou en vrac revient moins cher. Ils sont disponibles aussi en sacs de 10 ou 15 kg.
Prix moyen des pellets : 6 centimes d’euros par kWh PCI.
Pouvoir calorifique : ≥ 4,9 kWh/kg.

Quel que soit le type de chauffage au bois envisagé, les performances des équipements sont aussi liées à leur bonne utilisation : entretien régulier, ramonage, bûches sèches… Le stockage du bois est un paramètre également important : les bûches doivent rangées dans un endroit ventilé mais abrité de la pluie. Ne le recouvrez pas d’une bâche. Ne le laissez pas au contact du sol. L’idéal : en extérieur sur des palettes, dans un endroit dédié abrité de la pluie.

 

Et les plaquettes ?

Les plaquettes de bois ou bois déchiqueté sont la solution la plus économique. Cela permet de valoriser le bois issu des résidus de l’exploitation des haies et forêts, parfois aussi des scieries. Par contre, la manière dont ces plaquettes ont été séchées influe fortement sur leur pouvoir calorifique qui peut varier fortement.
Il n’existe aucune norme de qualité concernant ce combustible.
Prix moyen des pellets : 2,5 centimes d’euros par kWh PCI.
Pouvoir calorifique : 2.3 à 3.6 kWh/kg.

Le label ‘Flamme Verte’

Privilégiez, si vous devez renouveler votre équipement de chauffage bois, un modèle ‘Flamme Verte’ (6 et 7 étoiles). Soutenu par l’ADEME et géré par le SER (Syndicat des Énergies Renouvelables), le label Flamme Verte, contrairement à l’étiquette énergétique européenne qui est désormais obligatoire sur les appareils de chauffage au bois (A, B, C…), ne se contente pas de mesurer les performances énergétiques. Il s’agit d’un label de performance globale qui garantit non seulement un excellent rendement énergétique mais permet aussi de réduire considérablement les émissions de monoxyde de carbone (CO), de particules fines et de composés organiques volatiles (COV) nocifs à la santé et l’environnement. Le label concerne aussi bien les appareils indépendants de chauffage bois (inserts, poêles à bûches traditionnelles, poêles à granulés) que les chaudières domestiques utilisant des bûches, des plaquettes ou des granulés.
Acheter un équipement Flamme Verte, c’est aussi bénéficier d’aides financières : CITE, éco-PTZ, Anah…

Devenu un enjeu sanitaire crucial, la qualité de l’air est l’affaire de tous. Selon l’OMS, la réduction de l’espérance de vie est due, pour 8,2 mois, aux émissions de particules fines.

Auteur : Camille J.